Pour conclure cette interview, Duc Tran évoque les artistes qui influencent son travail, les différences entre l’illustration et le graphisme ainsi que la liberté que lui offre l’illustration.

© Duc Tran. Site L'Envers du Décor www.lenvers-du-decor.com


Peux-tu citer les illustrateurs dont tu aimes le travail?

Parmi ceux qui m’influencent beaucoup, il y a le japonais Yoshitaka Amano, un illustrateur qui a, entre autres, travaillé dans le monde du jeu vidéo. Je suis très sensible à son travail, il m’apporte énormément. Ensuite, j’adore Aubrey Beardsley, j’ai découvert son travail récemment et ça a clairement influencé mes derniers travaux. Son travail du noir et ses personnages longilignes me plaisent. J’aime également Moebius, l’auteur de bande dessinée : son travail d’architecture, sa façon de représenter l’immensité des choses, ses personnages minuscules dans l’espace. En danse, j’adore deux japonaises : Aya Sato et Bambi qui sont issues du voguing, une danse qu’on utilise dans le monde de la mode. Elles ont de l’allure et tellement de classe. Le tatouage m’influence également comme Gakkin, un tatoueur japonais qui travaille exclusivement en noir et Guy Le Tatooer, un français qui travaille beaucoup des motifs orientaux. En musique, j’adore le compositeur japonais Kenji Kawai qui a notamment composé la BO de Ghost in the Shell. Ce film m’a marqué à vie.

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Quelles sont les qualités pour faire le travail d’illustrateur?

Il faut avoir une certaine sensibilité, être naturellement curieux, beaucoup observer au quotidien, s’attarder sur des détails, savoir se remettre en question pour développer continuellement son travail et s’améliorer.

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Y a-t-il une pièce, créée par un autre, que tu aurais aimé faire?

Dernièrement, c’est le travail d’Aubrey Beardsley. Il a déjà dessiné les personnages que j’imaginais, ces figures fantomatiques, très allongées et énigmatiques.

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Quel est la chose la plus dure et la chose la plus gratifiante dans ce travail d’illustration?

Le plus gratifiant est d’exposer mes pièces et de voir le regard émerveillé de jeunes étudiants en art. Ils me félicitent et je me revois à leur place, il y a quelques années. Je suis admiratif du travail des autres et susciter ce même sentiment chez des personnes qui regardent mon travail est gratifiant. J’ai aussi des compliments venant de peintres, graffeurs, illustrateurs et tatoueurs, c’est très flatteur.

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Le plus difficile, en 2017, est lié à l’ère de l’internet. Tout le monde peut diffuser son travail en ligne. Il y a des milliers de talents et on se fond dans la masse. Il faut réussir à se démarquer ce qui n’est pas évident car on trouvera toujours une personne qui fait un travail proche du sien. Le plus important n’est pas forcément d’être le plus original. Il faut savoir saisir les opportunités et se dire que notre travail en vaut la peine.

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Quelles sont les grandes différences entre ton travail de graphiste et ton travail d’illustrateur?

L’illustration est un plaisir, je n’ai aucune contrainte. Elle me permet de m’évader, de faire ce qui me plaît sans devoir satisfaire les exigences d’un client. Je fais mon travail et, d’une certaine manière, je l’impose en l’état au public. Il n’y a aucune modification ou correction et l’avis de la personne m’intéresse moins. Le graphisme est un travail de commande, on apporte une solution à travers des codes visuels (typographie, composition, couleur, etc). C’est différent. J’aime mon métier de graphiste mais mon univers est sombre et, si je l’appliquais au graphisme, ça ne marcherait pas auprès des clients. Je dois m’adapter et nuancer mon style pour l’adapter au public. C’est la plus grande différence entre mes deux activités.

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Quels sont tes projets?

J’essaye de faire une convention ou popup store par mois. J’aimerais créer une édition qui regroupe mes illustrations. Pour l’instant, je n’ai qu’une quarantaine de dessins, ce n’est pas assez. Je voudrais en réaliser davantage donc je poursuis mes dessins et je verrais ce que je peux faire au cours de l’année. Ce serait chouette car on m’a déjà demandé si j’avais ce type de support.

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Quel créateur souhaiterais-tu voir sur L’Envers du Décor prochainement?

Mon amie Karima et sa marque ISLI. Elle fait des bijoux et des luminaires flashy en bois de peuplier, j’aime beaucoup son univers visuel. On a exposé plusieurs fois ensemble. Il y a une vraie singularité dans son travail.

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Merci Duc!

Pour retrouver Duc Tran :

Site : ductrandg.com
Shop : etsy.com/shop/ductrandg
Instagram : @ductrandg
Facebook : facebook.com/ductrandg

Photos : © Duc Tran. Photographies fournies par Duc Tran et publiées avec son autorisation.