ELS VANSTEELANDT : SAVOIR-FAIRE

Les ateliers d’Els Vansteelandt

Els Vansteelandt aime étudier les caractéristiques d’un métal pour mieux les sublimer et jouer avec. Voici un aperçu de son savoir-faire et de sa façon de penser le bijou à travers la matière.

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Où travaillez-vous?

J’ai deux ateliers, un atelier à Bruxelles et un atelier chez moi. À Bruxelles, je ne peux pas faire d’orfèvrerie car c’est très bruyant. Les voisins ne seraient pas d’accord. Je peux faire des bijoux et d’autres choses dans ce lieu et travailler chez moi. Pour terminer des pièces ou faire des tâches répétitives, je peux me permettre de les faire à la boutique mais il est important de ne pas perdre de temps dans cet atelier, quand j’attends mes clients.

Pour tout le reste, il faut de la tranquillité pour avoir des idées et créer donc c’est plutôt chez moi. À la boutique, si quelqu’un entre quand je suis en train de travailler, ça me coupe dans mon élan et c’est moins productif en terme de création.

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Votre savoir-faire est étendu, quel est votre outil préféré?

Le marteau car l’orfèvrerie est possible grâce à lui et il est également indispensable en bijouterie.  Sans lui, d’une certaine manière, je n’irais nulle part.

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Quels sont les autres outils que vous utilisez le plus?

Le laminoir, je trouve qu’on peut faire beaucoup de choses avec cette machine. J’apprécie également le jeu qu’il permet avec la tension du matériau. On met de la tension dans le métal quand on lamine et j’utilise beaucoup cette technique. Le laminoir permet également de faire un travail très fin, très léger.

J’aime beaucoup faire des boucles d’oreilles, ma collection est énorme. C’est le bijou que je préférais faire à mes débuts. Je trouve qu’une boucle doit être très légère pour être confortable mais pour la rendre légère et solide, il faut de la tension dans le métal. On crée cette tension grâce au marteau et au laminoir.

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Quels matériaux préférez-vous?

Je suis à 100% à l’aise avec l’argent, grâce aux cours et au travail d’orfèvrerie. On apprend vraiment à modeler l’argent. J’aime bien l’or également mais quand on le travaille, ça rend plus nerveux car on a peur de rater. On expérimente moins parce que c’est très cher. Même si on sait le récupérer, il  y a cette nécessité de réussir du premier coup. Avec l’argent, on ose davantage, si ça rate ce n’est pas grave. Étant donné que je crée en travaillant directement sur la matière, je suis plus à l’aise avec l’argent.

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Comment choisissez-vous vos matières premières?

J’ai différents fournisseurs en fonction de mes besoins. Souvent, je fais moi-même mes alliages en or car je travaille également l’or pur (18, 22 ou 24 carats selon mes besoins). À mes débuts, j’ai fait une collection intitulée ‘Dadel’ et j’avais besoin d’un or très malléable pour la réaliser. J’ai donc commencé à travailler l’or pur. On peut le laminer très fin et j’ai pu faire ce que j’avais en tête grâce à ça. Parfois, je travaille avec la matière du client.

Récemment, par exemple, une cliente est venue avec une bague de fiançailles. Elle était divorcée et elle voulait faire quelque chose de cette bague. Elle s’est dit que le mariage était fini mais elle en gardait de bons souvenirs. Elle a eu trois enfants adorables avec son ex-mari mais cette bague ne servait plus à rien car l’amour était terminé. Elle avait vu une bague de ma collection ‘Hold The Line’ avec trois boucles. Pour elle, c’était le symbole des trois enfants. J’ai retiré la pierre, j’ai laminé l’anneau jusqu’à ce que j’obtienne un long fil et j’ai pu refaire le modèle qu’elle avait vu avec son or, sans rien changer. On a parfois des surprises comme celle-ci. J’étais très contente d’avoir réussi à refaire ce bijou et cette dame était également ravie.

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Quand et comment avez-vous commencé à fabriquer des objets?

Après mes cours de bijouterie et d’émail, je m’étais inscrite à un cours de ciselure et j’avais eu l’idée de faire quelque chose de plus grand. Le professeur ne pouvait pas m’aider et je ratais ce que j’entreprenais. J’avais vu de grandes pièces d’un créateur-orfèvre qui s’appelle David Huycke dans un musée et, tout à coup, j’ai pensé qu’il pourrait peut être m’aider. Je l’ai contacté et lui ai demandé si il donnait des cours quelque part. Ça a commencé comme ça et j’ai suivi des cours chez lui pendant trois ans. J’ai eu un coup de foudre pour ce travail.

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Pouvez-vous me donner des précisions sur votre processus de création et votre savoir-faire?

Je travaille la matière directement. Par exemple, pour ma dernière collection, j’ai pris des bandes en argent, j’ai commencé à les tourner, à les modeler et je vois où ça me mène. Parfois, je vois une courbe quelque part et je me dis que ce serait bien pour une bague ou autre chose. Je ne décline pas les boucles d’oreilles, la bague et le pendentif, je ne fonctionne pas comme ça. Je vois une forme esthétique et je vois ce que ça peut donner sur le corps. Je réfléchis au bijou le plus approprié pour cette forme et c’est de cette manière que, petit à petit, ça évolue.

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Comment se déroule une journée type?

Je n’ai pas d’horaires fixes. J’essaie d’être le plus possible derrière mon établi mais avec le point de vente à Bruxelles, j’ai beaucoup d’autres tâches à accomplir : administration, mailing pour les clients, événements, participation à des parcours, etc. Toutes ces activités prennent du temps mais ça fait partie du travail. C’est joyeux d’avoir ce dynamisme autour de soi, ça stimule. Mes journées sont très chaotiques, je n’ai pas de journée type.

Relire la 1ère partie : Els Vansteelandt -1/3 Présentation

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Photos : © Els Vansteelandt. Photographies fournies par Els Vansteelandt et publiées avec son autorisation.