Alix Tran est la créatrice de la marque de bijoux My Sen qui signifie «jolie fleur de lotus» en vietnamien. Ludiques, simples et inspirés de la nature, les bijoux My Sen sont uniques, réfléchis et, en les regardant, on ressent tout le respect qu’Alix porte au geste artisanal.

© Tony Trichanh. SIte L’Envers du Décor www.lenvers-du-decor.com


Photo : © Tony Trichanh


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Je m’appelle Alix, j’ai 30 ans et je suis la créatrice des bijoux My Sen, à Paris.

© My Sen. SIte L’Envers du Décor www.lenvers-du-decor.com


Photo : © My Sen. Pièce réalisée en école.


Comment définissez-vous votre univers?

Simple, intemporel, ludique, brut. J’aime que les marques de la fabrication soient visibles… L’ensemble du projet est très inspiré par la nature !

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Photo : © Tony Trichanh


Quand et comment avez-vous décidé de lancer votre activité?

Pendant mes études à Paris, j’ai découvert ce qu’on appelle « les créateurs », terme un peu fourre tout, mais qui désigne des personnes qui fabriquent elles-mêmes les objets, en petite série (vêtements, bijoux, déco…). J’ai découvert Paris à travers les salons, les boutiques de créateurs.

Puis, j’ai intégré les Arts Décoratifs de Strasbourg, où j’ai découvert le monde du bijou !

Je me suis rapidement dit que c’était dans ce milieu « créateur » que je voulais évoluer après mes études. Je me suis lancée directement, pour voir où ça allait me mener, tant que je n’avais pas encore de grosses responsabilités. La marque My Sen est officiellement née en novembre 2015.

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Photo : © Tony Trichanh


Quel a été votre parcours avant ce lancement?

Après des études d’histoire et d’histoire de l’art à la Sorbonne, je voulais passer à la pratique… Je suis entrée en première année à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg.

C’est une école d’art, avec une formation artistique, pas technique. Dans l’atelier bijou, on enseigne le bijou contemporain (assez peu connu en France), vu comme un objet d’art, en rapport avec le corps. Le bijou contemporain peut être fabriqué dans n’importe quelle matière, n’est pas forcément portable, il peut faire l’objet d’une photographie ou d’une performance par exemple…

Le circuit, si on continue dans cette voie, c’est les expositions, les galeries, les collectionneurs… Mais j’ai préféré le bijou « créateur », plus quotidien !

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Photo : © Tony Trichanh

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Photo : © Tony Trichanh


Comment a démarré cette passion?

Aux Arts Décoratifs, on se spécialise en deuxième année, en entrant dans un atelier, à l’intérieur d’une section (Objet, Communication, Design, Art).

Très vite, je me suis orientée vers la section Objet, en choisissant l’atelier Bijou (parmi Livre, Bois, Céramique, Verre, Métal). Et j’ai tout de suite compris que c’était ce que je cherchais pour le futur, et ce qui me correspondait. Ca m’a ramené à quelque chose que je faisais quand j’étais enfant : bricoler des objets, avec mes mains, et que j’avais perdu pendant ma scolarité où je m’étais engagée dans une voie plus intellectuelle. Aux Arts Décos, j’ai pu allier les deux !

Le monde du bijou est très vaste, je n’en soupçonnais pas l’ampleur et la richesse avant de m’y intéresser ! Au niveau historique, symbolique, le bijou véhicule beaucoup d’informations sur la société.

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Photo : © My Sen. Pièce réalisée en école.

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Photo : © My Sen. Pièce réalisée en école.


Quand avez-vous créé votre première pièce et qu’est-ce que c’était? 

Ma première pièce est un collier que j’ai fabriqué pendant ma première année à l’atelier : un ensemble de grelots, en laiton, fabriqués un par un, pour former une grappe dorée et sonore. J’ai découvert un intérêt pour le son, en le faisant, et il représente bien ma manière de travailler : partir de petits éléments, les répéter en grand nombre pour former un tout imposant. Finalement, dans la nature, on retrouve souvent ce principe de répétition et d’accumulation.

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Photo : © My Sen. Première pièce réalisée en école.


Y a-t-il des endroits où vous allez chercher des idées? Si oui, où? 

La nature est une source d’inspiration inépuisable. Je pensais faire mourir systématiquement toute plante qui passait entre mes mains, je me suis mise à les accumuler à la maison, et c’est un vrai bonheur de voir éclore un bourgeon, se déplier une feuille !

De manière générale, l’inspiration se prend partout, je regarde aussi les bijoux qui se font actuellement, ou à certaines périodes et dans d’autres sociétés, il y en a toujours à découvrir !

C’est aussi parfois l’envie d’essayer une technique qui fait démarrer un projet. J’ai eu ma période tissage, (motivée par les tapis), teinture végétale, tricot, crochet , broderie…. C’est dans ces moments que je regrette mes années d’études, plus propices à ce genre de recherches et d’expérimentations qui prennent du temps !

Pour lire la suite : My Sen – 2/3 Savoir-faire

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Photo : © Tony Trichanh

Photos : © My Sen, © Tony Trichanh . Photographies fournies par Alix Tran et publiées avec son autorisation. Cover : © Tony Trichanh.